Orientation des jeunes

En août 2006, je soulignais les aléas de l'orientation pour les jeunes des collèges et lycées. Presque quatre ans après des choses ont changé mais on peut encore progresser.

Commençons par ce qui est positif. L'entreprise n'est plus, dans l'Université au moins, l'épouvantail qu'elle fut. L'enseignement secondaire a également progressé et compris tout le parti qu'il avait à tirer d'une collaboration raisonnée, c'est-à-dire où chacun des partenaires reste dans son métier, tout en échangeant expériences et compétences. C'est tout le sens de loi pour l'égalité des chances de 2006.

Le politique s'est emparé du sujet. Si pendant trente ans on a pratiqué l'orientation par l'échec (par exemple,  un élève suit une filière professionnelle parce qu'il ne peut pas suivre filière générale), depuis deux ans la tendance s'est inversée. Nouveau lycée, procédure d'orientation active, tout cela a permis de faire significativement bouger les choses dans la bonne direction.

Ce Mardi, Luc Chatel a inauguré, à Bordeaux, la plateforme "Mon orientation en ligne" véritable progrès dans l'information aux jeunes des lycées et collèges. C'est un outil qui permettra un véritable choix.

Mais le diable est, dit-on, dans les détails. Et en matière d'orientation, le diable s'appelle PostBac. Logiciel fruit d'une administration zélée mais déconnectée du terrain, et non voulu par le politique, il transforme, pour les plus fragiles, le choix d'une formation supérieure en jeu de hasard. Il y a un mois, j'ai été sollicité, en tant qu'élu, par des familles en détresse, piégées par une machine que n'aurait pas reniée Kafka. Si finalement nous avons pu trouver une solution (mais combien, par honte ou timidité ont baissé les bras, et n'ont pas signalé leurs difficultés ?) c'est grâce aux établissements d'enseignement supérieur eux-mêmes et non à l'administration. Dommage...

Malgré ces couacs, réjouissons-nous que pour la première fois depuis bien longtemps, le politique se soit saisi d'une question aussi importante et y apporte des solutions simples. Nous aurons l'occasion d'en reparler car c'est un sujet qui me tient particulièrement à coeur.